Mort d’un gendarme liée à un refus d’obtempérer – interview plateau France24
Indemnisation des victimes par ricochet pour leur préjudice moral

Les équipes de France 24 ont demandé à Maître Michel BENEZRA, des précisions sur le refus d’obtempérer et ses conséquences
Maître Michel Benezra, avocat en droit routier et en droit du dommage corporel, régulièrement interviewé par les médias, répond aux questions du journaliste sur le plateau de France 24. Il le questionne sur le tragique accident du 26 août 2024 à Mougins, au cours duquel l’adjudant Éric Comyn a été mortellement percuté par un conducteur ayant refusé d’obtempérer.
Cette affaire soulève plusieurs questions juridiques sur le traitement des refus d’obtempérer, une infraction courante en France, dont les sanctions ont été récemment renforcées.
- quelles sont les sanctions en matière de poursuites pour refus d’obtempérer ?
- dans le cas présent, que risque le chauffard qui a percuté mortellement le gendarme ?
- et enfin, comment la famille va être indemnisée ?
1° Quelles sanctions pour l’infraction de refus d’obtempérer ?
l’infraction de refus d’obtempérer : une infraction aux sanctions renforcées
Le refus d’obtempérer est défini par l’article L233-1 du Code de la route, qui précise qu’un conducteur commet cette infraction lorsqu’il refuse d’obéir à une injonction faite par un agent assermenté (policier, gendarme). L’infraction en elle-même, bien qu’elle puisse sembler mineure, a de lourdes conséquences lorsque d’autres personnes sont mises en danger.
° Les sanctions pour un refus d’obtempérer simple prévues par le Code de la route sont les suivantes :
- 2 ans d’emprisonnement,
- 15 000 euros d’amende,
- suspension de permis pouvant aller jusqu’à 5 ans, voire une annulation du permis.
° Les sanctions pour un refus d’obtempérer aggravé prévues par le Code de la route sont les suivantes :
Lorsque le refus d’obtempérer entraîne un danger immédiat pour autrui, par exemple en accélérant pour échapper à un contrôle ou en percutant un agent des forces de l’ordre, les peines sont plus sévères :
- 5 ans de prison,
- 75 000 euros d’amende,
- annulation du permis avec interdiction de le repasser pendant une durée pouvant aller jusqu’à 10 ans.
L’aggravation est également prévue lorsque le conducteur, sous l’effet de stupéfiants ou d’alcool, refuse d’obtempérer, comme ce fut le cas dans l’affaire de Mougins
2° Que risque le chauffard ?
Le chauffard va être poursuivi pour homicide aggravé
Lorsque la maladresse, l’imprudence, l’inattention, la négligence ou le manquement à une obligation législative ou réglementaire de sécurité ou de prudence prévu par l’article 221-6 est commis par le conducteur d’un véhicule terrestre à moteur, l’homicide involontaire est puni de : 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 Euros d’amende et peut monter à 10 ans d’emprisonnement suivant les circonstances aggravantes retenues.
3° Quelle indemnisation pour la famille ?
L’épouse du gendarme, victime par ricochet devra être indemnisée
Enfin, si le responsable devait être relaxé au pénal, il resterait alors responsable civilement ramenant l’indemnisation des victimes par ricochet aux deux cas précédents.
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