Droit routier et Dommages corporels
LâINDEMNISATION DES TRAUMATISĂS CRĂNIENSÂ APRĂS UN ACCIDENT DE LA ROUTE – PARTIE 2
PARTIE 2
â L’indemnisation des traumatisĂ©s crĂąniens passe par quelques statistiques sur les traumatisĂ©s crĂąniens
Parmi les personnes cérébrolésées nous pouvons estimer à  :
° 60% des traumatisés crùniens vivent chez eux sans aide,
° 25% vivent chez eux avec lâaide dâun proche et 5% chez eux avec lâaide de professionnels.
Donc prÚs de 90% des personnes cérébrolésées vivent à domicile.
° 3% vivent en maison de repos, et 7% en appartement supervisé ou en maison communautaire.
Vous lâaurez compris, il y a comme un malaise puisque notre sociĂ©tĂ© nâest pas aujourdâhui complĂštement adaptĂ©e Ă la rĂ©paration intĂ©grale des prĂ©judices dans un cadre de vie.
La victime d’un traumatisme crĂąnien a souvent des sĂ©quelles invisibles. Avocat prĂ©judice corporel
â Quelles sont les revendications passĂ©es sous silence (par les assureurs), des traumatisĂ©s crĂąniens et de leurs proches ?
Les traumatisĂ©s crĂąniens Ă©voquent rĂ©guliĂšrement : le sentiment de dĂ©pendance vis-Ă -vis des proches et l’envie de plus d’indĂ©pendance ; un logement qui nâest pas ou mal adapté ; le sentiment d’ĂȘtre Ă©loignĂ©Ì des proches ; les difficultĂ©s financiĂšres
Les proches des traumatisĂ©s crĂąniens Ă©voquent quant Ă eux rĂ©guliĂšrement : un logement pas adapté ; les structures de logements qui ne sont pas adaptĂ©es ; lâabsence du propre logement du traumatisĂ© crĂąnien (avec des aides, un accompagnement) ; la vie avec la personne cĂ©rĂ©brolĂ©sĂ©e est difficile (contraintes, Ă©touffement, dĂ©valorisation, surveillance) – le manque de sĂ©curitĂ©Ì ; le manque de rĂ©gularitĂ©Ì ou l’absentĂ©isme de certains services ; le manque d’informations sur les services existants ; le manque de formation des services par rapport Ă la cĂ©rĂ©brolĂ©sion ; le coĂ»t trop Ă©levĂ©Ì des services ; la lourdeur de la tĂąche pour lâentourage ; ce n’est pas son rĂŽle, il vaudrait mieux que ce soit quelqu’un d’autre ; la qualitĂ© des services ; le besoin de prise en charge les jours fĂ©riĂ©s ;
â Quels sont les activitĂ©s quotidiennes nĂ©cessaires à prendre en compte lors de l’indemnisation du traumatisĂ© crĂąniens ?
Le traumatisĂ© crĂąnien va bien Ă©videmment se lever et se coucher ; il ne manquera pas aussi de se laver, s’habiller, se coiffer ; il faudra aussi cuisiner et se nourrir ; Le cĂ©rĂ©brolĂ©sĂ© devra forcĂ©ment se rendre aux WC et accomplir toutes les tĂąches mĂ©nagĂšres (nettoyage, lessive, repassage, etc.) ;
Il faudra garantir sa sĂ©curitĂ© (vĂ©rifier que le gaz est Ă©teint, etc.) surtout pour qu’il puisse se dĂ©placer Ă lâintĂ©rieur de son logement et mĂȘme à lâextĂ©rieur ;
Le traumatisĂ© crĂąnien devra pouvoir faire ses courses quotidiennes, se distraire (activitĂ©s socio culturelles) et faire du sport ; Des activitĂ©s de loisirs pourront aussi ĂȘtre rĂ©alisĂ©es ; le traumatisĂ© crĂąnien devra ĂȘtre dans la capacitĂ© de rechercher un travail ou une activitĂ©Ì bĂ©nĂ©vole ;
il devra gĂ©rer ses dĂ©marches administratives (mutuelle, allocations de chĂŽmage, etc.) et gĂ©rer ses dĂ©marches juridiques (indemnisation d’accident, etc.) ; il devra ĂȘtre aussi capable de rechercher un logement  et de gĂ©rer son budget (opĂ©rations bancaires, virements, etc.) ; Il devra Ă©galement comprendre ses sentiments et ses Ă©motions et, exprimer et communiquer ses sentiments et ses Ă©motions ;
Tout doit ĂȘtre mis en oeuvre pour que le cĂ©rĂ©brolĂ©sĂ© entretienne des relations « sereines » avec ses proches (famille, amis) et d’ĂȘtre dans la capacitĂ© de crĂ©er des relations avec des personnes inconnues.
â Quels sont les diffĂ©rentes activitĂ©s quotidiennes des proches du traumatisĂ© crĂąniens ?
Les proches devront lui rappeler de ne pas oublier de prendre ses médicaments, lui donner ses médicaments, lui fixer des rendez-vous chez différents médecins, lui mettre en place un suivi médical adapté.
Les proches devront aussi aller chez le médecin ou aux séances de rééducation avec le traumatisé crùnien, avoir des informations au niveau social, avoir des informations au niveau psychologique et au niveau médical ?
Ils devront obtenir des informations au niveau de sa rééducation et informer sa famille de sa situation sociale, psychologique et/ou médicale.
â Quels sont les diffĂ©rents changements d’humeur du traumatisĂ© crĂąnien constituant des prĂ©judices invisibles Ă prendre en compte lors de l’indemnisation du traumatisĂ© crĂąnien ?
Voici quelques exemples qui illustrent les changements comportementaux que rencontrent de nombreuses personnes cérébrolésées :
« Je suis devenu plus dur, moins sensible » ; « je suis plus Ă©motif, je me sens plus vite agressĂ© » ; « Jâai des difficultĂ©s Ă exprimer ce que je ressens » ; « Mes Ă©motions nâapparaissent plus sur mon visage » ; « Je nâai plus de limite, ou beaucoup moins » ; « Je suis plus vite fĂąchĂ©Ì, colĂ©rique » ; « Toute ma vie a changĂ©Ì. Je suis plus triste, plus fatiguĂ© » ; « Il se sent diminuĂ©. Il pense quâon ne le comprend pas et refuse toute remarque » ; « Câest une caricature de comportements problĂ©matiques » ; « Il est exigeant, commandant, excessif, colĂ©rique, veut toujours avoir le dernier mot » ; « Il a changĂ©Ì de personnalitĂ©Ì. Il a des difficultĂ©s Ă percevoir les Ă©motions des autres. Il fuit les responsabilitĂ©s, nâa pas dâinitiative, ne se sent plus impliquĂ© dans la vie de couple et de famille » « Je nâai plus envie de vivre »; « Mon bien-ĂȘtre nâest plus comme il faut » ; « Je ne sais pas quoi faire. Jâai envie de grignoter pour passer le temps » ; « Les gens se demandent pourquoi je les agresse » ; « Le fait que je mâĂ©nerve plus vite, ça fait bizarre pour les gens qui mâentourent » ; « Je ne peux plus faire ce que je veux » ; « On mâimpose certaines choses » – « Je suis trĂšs triste et laissĂ© tout seul »
Cela traduit de l’anxiĂ©tĂ© (nervositĂ©, stress, angoisse, panique, peur, mĂ©fiance), de l’AgressivitĂ© (colĂšre, irritabilitĂ©, susceptibilitĂ©)
Mais aussi, l’impossibilitĂ© d’exprimer ses Emotions (pas savoir les exprimer, pas aimer les montrer, indiffĂ©rence, plus Ă©motif, fragile)
Une Absence du contrĂŽle du comportement (moins timide, pas de limite, impulsif, impatient, maniaquerie), de l’apathie, manque dâinitiative (moins actif, moins entreprenant, moins exigeant, laisser aller) ; Plus calme, introverti, renfermĂ©, plus serein ; Humeur (plus triste, plus dĂ©pressif, sauts dâhumeur) ; Egocentrisme, Ă©goĂŻsme ; PrĂ©sence de sĂ©quelles neuropsychologiques, langagiĂšres, motrices
Et des sĂ©quelles neuropsychologiques, et motrices :  la difficultĂ© Ă sâadapter aux changements, lâanosognosie, la fatigabilitĂ©, les sĂ©quelles mnĂ©siques, la lenteur, la distractibilitĂ©, des difficultĂ©s de raisonnement, la difficultĂ© de communiquer avec les proches (aphasie, logorrhĂ©e, surditĂ© verbale,…), un changement Ă©motionnel, une perte de confiance en soi, lâhĂ©miplĂ©gie, le manque dâĂ©quilibre
Qui a pour consĂ©quences : Perte de contact avec certaines personnes / Ă©loignement, Tensions avec lâentourage (proches), Moins de rencontres (car plus casanier, reste chez soi, repli sur soi), Plus de rencontres (car moins coincĂ©), Rapprochement de lâentourage, Changement des rĂŽles (maman/enfant)